Infection urinaire durant la grossesse : que faire ?

Même celles qui n'auraient jamais entendu parler d'infections urinaires savent où se situe le problème mais une femme enceinte doit être correctement informée de ce genre d'infection qui peut impacter la bonne marche de sa grossesse. Connaître le mal permet de prendre les mesures nécessaires pour éviter l'infection ou la guérir rapidement si elle est déjà installée.

Tout d'abord, quelques notions sur le système urinaire

Ce que nous mangeons et buvons produit des déchets azotés qui sont amenés aux reins via le système sanguin afin d'être traités et transformés en urine.
Celle-ci est alors acheminée vers la vessie en passant par les uretères. Quand la vessie est remplie, l'urine est évacuée en empruntant un canal très court qui porte le nom d'urètre. Celui-ci ne mesure que 3 centimètres et débouche sur l'extérieur par un orifice appelé le méat urinaire situé entre le clitoris et l'extrémité du vagin.

Comment s'installe l'infection urinaire ?

Les infections urinaires sont plus fréquentes chez la femme que chez l'homme. Les femmes sexuellement actives sont 5O fois plus exposées que les hommes à cause de la proximité du méat urinaire, du vagin et de l'anus.
Comme déjà dit ci-dessus, l'urètre chez la femme ne mesure que 3 à 4 centimètres, tandis que chez l'homme, grâce au pénis, il mesure 10 à 12 centimètres.
Si des bactéries sont présentes dans cette région du corps et à cause de certaines habitudes ou de certains manquements, ces bactéries vont infiltrer le système urinaire et infester celui-ci. Si rien n'est fait pour stopper le développement de ces germes pathogènes, ils infecteront non seulement la vessie mais aussi les reins.

Quelle bactérie est responsable de l'infection urinaire ?

Selon la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française dont l'équipe de travail regroupe des gynécologues, des infectiologues ainsi que des microbiologistes, 80% des cas d'infection urinaire sont causés par une bactérie appelée Escherichia coli. Cette bactérie se trouve dans le tube digestif de l'homme et de certains animaux.
Si on se rappelle que les bactéries responsables pénètrent dans le système urinaire en franchissant le méat urinaire qui n'est pas très éloigné de l'anus, il est facile de comprendre comment ces bactéries présentent dans les matières fécales peuvent se retrouver dans l'urètre.

Y a-t-il plusieurs types d'infection urinaire ?

On distingue 2 types d'infection d'après sa localisation dans le système urinaire.
- La cystite : cette maladie est le premier stade de l'infection. Les bactéries sont entrées par l'urètre et s'installent dans la vessie où elles trouvent tout ce dont elles ont besoin pour se multiplier.
- La pyélonéphrite : les bactéries ont continué leur chemin en montant par les uretères et atteignent les reins. Ce stade est bien plus grave que le premier et peut conduire à la pyélonéphrite aiguë si aucun traitement n'est rapidement administré.

Que ressent la personne atteinte d'infection urinaire ?

Le début de l'infection peut passer inaperçu mais généralement, lorsque l'infection prend de l'ampleur, certains symptômes vont apparaître comme une envie subite d'aller aux toilettes pour finalement n'uriner que très peu. La miction s'accompagne de sensation de brûlure et une certaine lourdeur se fait sentir dans le bas du ventre.
Quand l'infection atteint les reins, les symptômes sont plus renforcés et d'autres s'y ajoutent comme une forte fièvre, des douleurs au bas du dos ainsi que des nausées provoquant des vomissements.
En cas d'infection, la présence de sang dans l'urine n'est pas exclue, urine souvent trouble et malodorante.

Pourquoi les femmes enceintes sont-elles plus affectées par les infections urinaires ?

Dès le début de la grossesse, les risques d'infection urinaire sont accrus suite aux bouleversements hormonaux que subit le corps de la femme enceinte. L'augmentation du taux de progestérone est le principal responsable. Le tonus du système urinaire diminue et se traduit par une moins grande quantité d'urine produite donc une évacuation moins rapide de cette urine où les germes se développent alors facilement.
Au fur et à mesure du développement de l'utérus, le système urinaire est de plus en plus compressé se traduisant par des envies fréquentes d'uriner mais la vessie ne se vide pas complètement.
A cela s'ajoute le fait que les urines d'une femme enceinte deviennent moins acides que la normale et cette diminution d'acidité favorise la multiplication des germes dans l'urine.

Certains antécédents prédisposent à l'infection urinaire

Il est écrit ci-dessus que la diminution d'acidité de l'urine est un facteur favorable au développement des bactéries. Or le diabète réunit les mêmes conditions et il constitue dès lors une prédisposition à l'infection urinaire. Certaines femmes qui développent un diabète gestationnel vers la fin du deuxième trimestre de grossesse sont donc également plus exposées.
Les femmes régulièrement affectées par une infection des voies urinaires avant leur grossesse courent le risque de voir l'infection se répéter à intervalles réguliers jusqu'à l'accouchement.
Et enfin, les malformations des voies urinaires ainsi que les calculs aux reins favorisent également les infections.

Comment dépister une infection urinaire ?

Grâce au suivi médical précoce et régulier tout au long de la grossesse, la future maman peut être certaine qu'une infection urinaire ne passe pas inaperçue. A chacune de ses visites chez le docteur, un test d'urine est fait au moyen d'une bandelette urinaire réactive. Ce test permet de déceler la présence de leucocytes, appelés aussi globules blancs, et de nitrites. Si la réaction est positive, le médecin demande alors un examen cytobactériologique des urines ainsi qu'un antibiogramme qui sont effectués en laboratoire. Cette analyse permet de détecter la bactérie en cause et donc d'indiquer l'antibiotique à administrer.
Les femmes qui ne sont pas enceintes ne sont malheureusement pas dépistées aussi rapidement et consultent généralement quand les symptômes de l'infection sont déjà bien présents. Il en va de même pour les femmes enceintes issues d'un milieu socio-économique défavorisé qui manquent certaines visites médicales ou encore pour les toutes jeunes futures mères qui cachent leur grossesse et ne consultent pour ainsi dire jamais avant l'accouchement.

Quelles sont les conséquences d'une infection urinaire non soignée ?

Si l'infection n'est pas dépistée rapidement et que donc aucun traitement n'est mis en place, la maladie risque de s'étendre et de gagner peu à peu les reins. C'est alors une pyélonéphrite qui s'installe et il est important de savoir que celle-ci favorise le déclenchement des contractions. Les infections urinaires graves peuvent donc provoquer un accouchement prématuré.
En ce qui concerne le bébé, l'impact de la maladie est une naissance prématurée ainsi qu'une contamination qui sera bien sûr détectée lors des examens effectués à la naissance et donc immédiatement stoppée par une médication adéquate.

Comment soigner l'infection urinaire ?

En cas de réaction positive de la bandelette urinaire, nous avons vu que le médecin demande une analyse approfondie de l'urine par un laboratoire. Mais comme l'agent responsable de l'infection est dans 80% des cas la bactérie Escherichia coli, le médecin prescrit, sans attendre les résultats, un traitement par antibiotiques auquel cette bactérie est sensible. En cas de besoin, le traitement est réadapté lors de la réception des résultats de l'analyse.
Les antibiotiques administrés aux femmes enceintes sont choisis parmi ceux qui ne sont nocifs ni pour la maman ni pour le fœtus bien entendu.
Certains traitements consistent en une prise unique d'antibiotiques, d'autres ne durent que 2 à 3 jours mais un traitement sur une durée de 7 jours semble plus efficace.
8 à 10 jours après la fin du traitement, une nouvelle analyse d'urine est effectuée par le laboratoire pour vérifier l'absence totale de bactéries.
Lorsque la maladie a évolué jusqu'au stade de pyélonéphrite, la future maman est hospitalisée pour des examens complémentaires, notamment une échographie des voies urinaires et aussi pour s'assurer de la bonne continuation de la grossesse. Les traitements contre l'infection et la douleur sont alors administrés par voie intraveineuse. Si l'évolution est positive, l'hospitalisation ne dure pas plus de 2 à 3 jours.

C'est bien connu, mieux vaut prévenir que guérir !

Puisque les infections urinaires peuvent être évitées dans la plupart des cas, autant prendre toutes les précautions utiles dont les principales sont :

- boire un litre et demi à deux litres d'eau par jour ;
- ne pas passer sur la vulve le papier de toilette utilisé pour s'essuyer après avoir été à selle ;
- ne pas se baigner dans des eaux qui pourraient être souillées par des déjections ;
- utiliser un savon naturel doux et non parfumé pour la toilette intime ;
- porter des vêtements en coton pas trop serrés ;
- uriner après les rapports sexuels pour éliminer d'éventuels germes qui se seraient introduits dans l'urètre.

En respectant ces simples consignes d'hygiène de vie, les risques de voir s'installer une infection urinaire sont quasi inexistants et la future maman qui se maintient en bonne santé offre à son futur bébé un cadeau de prix vraiment inestimable.

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