Allaitement et reprise du travail, comment faire ?

La reprise du travail est souvent, et à tort, considérée comme incompatible avec la poursuite de l'allaitement. C'est une idée (trop) largement répandue alors qu'en France, de nos jours, le Code du travail prévoit des dispositions qui facilitent le quotidien des mères allaitantes suite à leur congé maternité.

Allaitement sur le lieu de travail

Même si concilier vie professionnelle et allaitement exclusif est possible, la réalité est tout autre. En effet, la reprise du travail de la mère est la cause principale de l'arrêt de l'allaitement dans les 12 semaines qui suivent la naissance de leur bébé. Alors que paradoxalement, dans les pays scandinaves par exemple, où le congé maternité frôle l'année entière, le taux d'allaitement bat des records. Sauf conventions particulières d'entreprises, en France, nous sommes malheureusement loin de ce schéma idéal. Les mères, pour retarder leur reprise de travail, cumulent, leur congé post-natal, leur congé parental, leurs congés annuels et parfois même un congé sans solde.

Il y a quelques années encore, poursuivre l'allaitement était considéré comme irréalisable. Les mères attaquaient alors ce qu'on appelait " un plan de sevrage": elles supprimaient progressivement les tétées jusqu'à sevrer leur bébé radicalement. De nos jours, il est désormais possible et même fortement conseillé de poursuivre l'allaitement après la reprise du travail. En effet, le lait maternel apporte une protection immunitaire efficace au bébé. Gardé à l'extérieur, exposé à des germes nouveaux, l'allaitement est une barrière contre les infections. D'ailleurs, et c'est un argument de choix, une maman allaitante accumule moins d'absentéisme au travail, étant donné que son enfant est en meilleure santé !

Le Code du travail français prévoit des dispositions en cas de poursuite de l'allaitement. Ces dispositions sont certes anciennes mais sont applicables à toute entreprise, quel que soit son effectif. Les employeurs réagissent différemment: de la compréhension au refus. Cependant, "l'heure d'allaitement" est une réalité et un droit. La loi prévoit des conditions d'allaitement propices un bien-être minimum: un local séparé de celui destiné à un usage professionnel, propre, aéré et chauffé convenablement, avec un point d'eau proche et équipé d'un siège adéquat. Ces conditions légales sont applicables durant la première année de l'enfant. L'heure d'allaitement autorisée est répartie en deux périodes d'une demi-heure. Son emplacement dans la journée est entendu d'un tacite accord avec l'employeur.

En théorie, donc, il est possible de poursuivre l'allaitement exclusif en reprenant le travail. Ceci est toutefois valable dans certaines entreprises qui offrent à leurs employés des crèches d'entreprise sur place. En pratique, la grande majorité des mères allaitantes ont recours à l'allaitement mixte.

Allaitement mixte

L'allaitement exclusif au sein reste cependant possible jusqu'au moment de la reprise du travail de la mère. En effet, il est possible de continuer à allaiter sans s'inquiéter du lendemain ! Souvent, le bébé qui entame le sevrage du sein est en complète opposition au biberon pendant plusieurs jours. Les mères développent une angoisse inutile, surtout quand elles réalisent, qu'à l'extérieur, auprès de la personne chargée de s'occuper de leur enfant, le repas au biberon se passe bien ! Le bébé fait en effet une différence entre sa maman qui lui propose le sein et la nourrice qui lui propose le biberon.

Mais dans la réalité, les mères prennent les devants: elles commencent à instaurer l'allaitement mixte progressivement, un mois environ avant la reprise de leur emploi. En général, l'enfant refuse catégoriquement le biberon. C'est une phase normale qui dure environ 48 heures. Si l'enfant persiste dans son refus, il est possible de lui proposer une tasse adaptée ou un biberon/tasse plus ludique. Surtout, il est important de préciser que la reprise du travail ne doit pas être un obstacle à l'allaitement, surtout si celui-ci est bien installé. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande un allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois du bébé.

Au fur et à mesure, le bébé conservera deux tétées: une le matin et une le soir. Il est normal que le bébé, dans les premiers temps de l'allaitement mixte, se mette de nouveau à téter la nuit: c'est une façon pour lui de compenser et de se rassurer. Afin de conserver une lactation optimale, la stimulation des seins se doit d'être fréquente dans les premiers temps. Donc, si les tétées deviennent trop éloignées, il ne faut pas hésiter à stimuler les seins manuellement ou à l'aide d'un tire-lait. Le lait recueilli sera conservé, stocké et réutilisé. Il peut être conservé:

  • 4 heures à température ambiante (22°C)
  • 2 jours au réfrigérateur (6°C)
  • 4 mois au congélateur (-18°C)

Après la reprise du travail, n'hésitez pas à nourrir votre enfant au sein à la demande quand vous êtes avec lui. C'est un schéma qui évitera une baisse de la lactation, un bébé frustré, une confusion classique sein/tétine, et surtout une déception maternelle.

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MARTIN 28/11/2019 à 19 h 16 min

Il est quasiment impossible pour la maman de poursuivre l'allaitement après la reprise de son travail !

La durée du congé postnatal devrait donc être rallongé pour permettre aux mamans d'allaiter dans de bonnes conditions.
La santé est primordiale par rapport à tout le reste ....

La France devrait se caler sur les pays scandinaves.

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