Le changement d'heure en France

Depuis 1975, la France change d'heure deux fois par an. Elle a été rejointe par tous les autres pays européens en 1980. Cette mesure a été instaurée dans le but de réaliser des économies d'énergie. Dès sa mise en application, le changement d'heure a suscité des controverses. Qu'en est-il dans les autres pays ? Le changement d'heure a-t-il des conséquences sur les bébés ? Voyons surtout comment limiter les effets du décalage sur les tout petits.

Des dates faciles à prévoir

En Europe, le passage à l'heure d'été s'effectue le dernier dimanche de mars (le 28 mars 2021). Le retour à l'heure d'hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre (le 31 octobre 2021). Nous restons donc 7 mois à l'heure d'été pour seulement 5 mois à l'heure d'hiver.

En mars, on avance d'une heure, puis on recule d'une heure en octobre. Le passage s'effectue toujours à 2h du matin. La plupart des appareils électroniques se mettent à l'heure tout seuls. Pour éviter un changement trop brutal, on conseille généralement de changer l'heure de sa montre la veille à 20 h pour conserver une durée de sommeil habituelle.

C'est généralement le passage à l'heure d'été qui est le plus perturbant car l'heure officielle de la France est déjà décalée d'une heure par rapport à son fuseau horaire géographique. Lorsqu'il est 14 h en été, le soleil est à son apogée. Le passage à l'heure d'hiver s'effectue plus en douceur car il correspond presque à un retour à la normale.

On ne change pas d'heure partout ni en même temps

Si tous les pays de l'Union Européenne et la Suisse appliquent le changement d'heure, de nombreux pays n'ont pas suivi cet exemple. C'est le cas des pays qui se trouvent près de l'Equateur où la durée entre jour et nuit varie très peu au court de l'année. Dans les pays chauds, l'augmentation de la durée d'ensoleillement procurée par le passage à l'heure d'été est contre-productive puisqu'elle incite à utiliser les climatiseurs plus longtemps. Les Etats-Unis et le Canada appliquent le changement d'heure avec des dates décalées par rapport à l'Europe : deuxième dimanche de mars pour le passage à l'heure d'été et premier dimanche de novembre pour l'heure d'hiver. En Australie, le changement ne se fait pas forcément aux mêmes dates suivant les Etats.

En 2009, la Tunisie a été l'un des premiers pays à supprimer le changement d'heure, suivie par la Russie, la Biélorussie, l'Ukraine et l'Egypte en 2011. Le Japon n'a appliqué cette mesure que pendant 3 ans dans les années 1950 et n'a jamais été convaincue depuis de son réel intérêt.

Une efficacité contestée

Le but de cette mesure est de faire coïncider les rythmes de vie modernes, c'est-à-dire des horaires identiques toute l'année, avec la durée du jour, de façon à limiter les besoins en éclairage. Si l'Ademe estime que l'économie réalisée chaque année représente 4 % de la consommation en éclairage, les détracteurs du changement d'heure avancent plutôt le chiffre de 0,3 %. Avec la multiplication des équipements électroniques et la forte hausse de consommation électrique qu'ils engendrent, la proportion représentée par le gain en éclairage ne peut aller qu'en s'amenuisant, d'autant que les ampoules à basse consommation sont aujourd'hui la règle.

Quelles conséquences pour les bébés ?

Les rythmes de vie d'un bébé sont souvent réglés comme une horloge. Donc lorsque l'horloge change ses règles, cela représente forcément un bouleversement, plus ou moins important suivant les enfants. Les manifestations les plus fréquemment attribuées au changement d'heure sont une perturbation du sommeil, un manque d'appétit, un caractère grognon. Les symptômes sont d'ailleurs du même ordre chez les adultes, chez qui on rencontre également des sautes d'humeur et une moindre capacité à travailler. Les choses rentrent généralement dans l'ordre au bout de quelques jours, mais chez certains enfants, les désordres peuvent perdurer pendant un mois. Dans ce cas et sur conseil de votre médecin ou de votre pharmacien, vous pouvez éventuellement avoir recours à l'homéopathie ou à des tisanes.

Comment limiter les perturbations chez les jeunes enfants ?

Comme les dates sont connues longtemps à l'avance, on peut anticiper le changement et l'étaler par exemple sur une semaine. En décalant de 10 minutes par jour les heures de réveil, de repas et de coucher, il n'y aura pas de décalage brutal le jour J. Anticipez également le changement pour vous-même car si vous êtes perturbé, votre enfant le sera aussi.

C'est surtout la modification brutale du rythme circadien (alternance jour/nuit) qui pose problème. L'enfant doit passer du jour au lendemain d'un coucher/réveil dans l'obscurité à un coucher/réveil à la lumière du jour, ou inversement. Pour l'aider, vous pouvez jouer sur l'éclairage pour que les temps d'éveil correspondent au jour, par exemple en allumant la lumière le matin sans attendre que le jour se lève.

Si votre enfant passe ses journées en collectivité, il sera sans doute plus difficile de planifier le changement. Ne vous alarmez pas si les rythmes habituels vous semblent totalement chamboulés, les choses vont vite rentrer dans l'ordre et les personnels ont l'habitude de gérer ces désagréments.

Peut-on revenir en arrière ?

Chaque année, les mêmes polémiques se font jour. Les bénéfices annoncés en terme d'économie d'énergie sont de plus en plus remis en question alors que les conséquences sur la santé ont déjà fait l'objet de nombreuses études.

En Europe, le changement d'heure est appliqué en vertu d'une directive du Parlement européen qui s'applique sans limitation de durée, sans toutefois abroger la compétence des Etats membres dans ce domaine. Il en résulte un flou juridique qui rend envisageable un retrait unilatéral.

Le débat sur l'utilité du changement d'heure reste donc largement ouvert. Anticipation et adaptation restent plus que jamais la règle, dans l'attente d'une étude complète et impartiale qui aurait sans doute le mérite de remettre les pendules à l'heure !

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